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en Droit du travail

Coronavirus : quels dispositifs pour les employeurs ?

Le gouvernement a pris des mesures immédiates de soutien et d'accompagnement aux entreprises. Ainsi, il est prévu de recourir à l'activité partielle et à l'étalement des charges sociales et fiscales pour les entreprises qui en auront besoin.


1) L’activité Partielle :
Le dispositif d’activité partielle peut être mis en place par les entreprises dans le cadre de circonstances à caractère exceptionnelles.

Toute demande doit se déposer sur le portail dédié : (https://activitepartielle.emploi.gouv.fr/aparts/), si possible avant le placement en activité partielle, toutefois, l’anticipation n’est pas toujours possible, dans ce cas les employeurs sont invités à faire leur demande dans un délai raisonnable après le début de la période demandée.

Le contrat de travail étant suspendu, les salariés perçoivent une indemnité compensatrice versée par leur employeur. Cette indemnité doit correspondre au minimum à 70 % de la rémunération horaire antérieure brute et peut être augmentée par l’employeur.

Pour accompagner le versement de l’indemnité, l’employeur bénéficie de son côté d’une allocation forfaitaire cofinancée par l’Etat et l’Unedic :

• 7,74 euros par heure chômée pour les entreprises de 1 à 250 salariés ; 
• 7,23 euros par heure chômée pour les entreprises de plus de 250 salariés.

Suite à l’allocution du Président de la République du 12 mars 2020 au soir, le montant des allocations de chômage partiel versé aux employeurs devrait être égal au taux horaire brut du salarié. Nous vous tiendrons informés de ce dispositif dérogatoire dès sa publication.

 2) Le paiement des cotisations URSSAF :
L’URSSAF met en place un dispositif d’accompagnement à la baisse d’activité liée au virus.
Par conséquent, si vous subissez une perturbation majeure, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre URSSAF compétent, vous pourrez ainsi bénéficier d’un octroi de délai de paiement (échelonnement) et d’une remise exceptionnelle des majorations et pénalités de retard sur les périodes ciblées.

Quelles sont vos démarches ?
- Vous êtes employeur ou profession libérale ? Connectez-vous à votre espace en ligne sur urssaf.fr et adressez un message via la rubrique «Une formalité déclarative», «Déclarer une situation exceptionnelle».
Il est également possible de joindre votre Urssaf par téléphone au 3957 (0,12€ / min + prix appel).

- Vous êtes travailleurs indépendants, artisan, commerçant ? Contactez votre Urssaf :
►Par courriel : Sur secu-independants.fr/Contact, objet «Vos cotisations», motif «Difficultés de paiement»
►Par téléphone : Au 3698 (service gratuit + prix d’un appel)

3) Des déclarations d’arrêt de travail simplifiées pour les salariés parents :
Avant la mise en place de ce dispositif, si le poste de travail le permet, le télétravail est la solution à privilégier. Cette modalité d’organisation du travail requiert habituellement l’accord du salarié et de l’employeur.
Dans le contexte actuel, l’employeur peut décider unilatéralement de placer son salarié en télétravail ou modifier des dates de congés déjà posés.
Toutefois, si le poste ne permet pas le télétravail, il convient de placer le salarié en arrêt de travail. 

L’assurance maladie a mis en place une procédure qui permet aux parents concernés de se faire prescrire un arrêt de travail de 14 jours calendaires - indemnisé - sans passer par l’ARS (Autorité Régionale de Santé) (20 jours si les personnes concernées ont été identifiées par l’ARS) :
- Je déclare sa demande d’arrêt sur le site : https://www.declare.ameli.fr
- Je demande à mon salarié de m’adresser une attestation dans laquelle il s’engage à être le seul parent qui demande le bénéfice d’un arrêt de travail. (Les enfants doivent être scolarisés dans un établissement fermé ou être domiciliés dans une des communes concernées.)
- L’arrêt de travail sera délivré par l’Assurance Maladie pour une durée de 14 jours calendaires à compter de la date de début de l’arrêt
- Un courriel de confirmation sera envoyé avec les éléments à retourner nécessaires aux paiements des IJSS.

A noter qu’un décret en date du 31/01/2020 met en place des dérogations aux règles habituellement prévues. A cet effet :
- Suppression des délais de carence.
- Indemnisation dès le 1er jour d’arrêt de travail
- Les employeurs sont invités à pratiquer dans le maximum de cas le maintien de salaire au bénéfice de leurs salariés, auquel cas ils versent le salaire à hauteur du complément sans attendre le versement des IJSS. Sans que cela ne soit indiqué sur le Décret, les IJSS maladie devraient être calculées selon les conditions de droit commun, hormis la carence supprimée.

Le parent d’un enfant qui doit être maintenu à domicile parce que résidant dans une zone de circulation active du coronavirus peut également bénéficier d’un arrêt indemnisé dans les mêmes conditions, même si l’établissement qui accueille l’enfant est situé en dehors de cette zone.

4) Dans les situations les plus difficiles,
Des remises d’impôts directs des entreprises peuvent être décidées dans le cadre d'un examen individualisé des demandes.

5) Un soutien de l’État et de la banque de France (médiation du crédit) pour négocier avec sa banque un rééchelonnement des crédits bancaires
Pour toute question, adressez-vous à la direction générale des Entreprises : covid.dge@finances.gouv.fr

Pour plus de précisions, le gouvernement a mis en place un Questions/Réponses :
https://travail-emploi.gouv.fr/actualites/l-actualite-du-ministere/coronavirus-questions-reponses-entreprises-salaries